La Commission permanente du Conseil régional se tient à huis clos. Résultat : le groupe de Guillaume Peltier, l’Union de la Droite et du Centre peut voter discrètement tous les rapports. C’est ce qu’il s’est produit vendredi 20 janvier où celui qui se prétendait le « chef de file de l’opposition régionale » était plutôt aux abonnés absents. Sur plus de 60 délibérations, nos 5 élus du groupe Front National sont intervenus à plusieurs reprises pour apporter leurs critiques, leurs propositions et leur expertise.
Ecoles de la deuxième chance : des résultats en baisse, mais pas question de changer !
Par exemple nous n’avons pas voté les crédits pour l’école de la prétendue « deuxième chance », un dispositif coûteux (840 000 € par an rien que pour la Région, sans compter les autres financeurs) pour des résultats contestables (4% de CDI à la sortie de l’E2C de Tours par exemple) qui sert davantage à faire baisser artificiellement les chiffres du chômage qu’à insérer des publics en difficulté. Des résultats encore en baisse par rapport à 2015 comme le reconnait le député Jean-Patrick Gilles. Mais face aux critiques du groupe FN, formulées par Jeanne Beaulier, la gauche nous a répondu que s’agissant de public « qui vient parfois de loin » , il ne fallait pas avoir « une logique purement comptable ou statistique ».
Le hic, c’est que nous sommes comptables des deniers publics. Curieusement le groupe désormais filloniste de la Droite et du Centre a voté en faveur du dispositif, après en avoir fait l’éloge. Peut-être n’ont-ils pas lu le programme de François Fillon ?
CAP’ASSO : des associations sous perfusion.
Michel Chassier a rappelé à la majorité socialiste et au groupe UDC (qui est resté silencieux) que la Région doit s’assurer que les associations pourvoyeuses de subventions soient bien en capacité de prospérer sans que la contribution de la collectivité soit spécifiquement vectrice de « survie pour l’organisation ». Le cas concret d’une association d’insertion dont l’aide a dû être retirée pour cause de liquidation judiciaire nous donne raison.
Europe, coopération décentralisée : l’entente cordiale LR-PS.
Sur un rapport concernant la promotion de la citoyenneté européenne, seul le groupe FN s’est opposé, considérant que l’objectif poursuivi est purement politique et que l’argent du contribuable ne doit servir à financer une propagande en faveur de l’Union européenne, ce qui revient à intervenir indirectement dans la campagne présidentielle en cours. Bien entendu, le groupe UDC a voté avec la gauche.
Même chose pour la coopération internationale qui ne peut s’envisager que de façon coordonnée au niveau de l’Etat, en liaison avec les objectifs de notre politique étrangère et en cohérence avec une stratégie économique nationale.
Au lieu de cela, notre Région (2,5 millions d’habitants) prétend passer des accords d’échanges avec un Etat Indien de 78 millions d’habitants, la Tamil Nadu.
Michel Chassier est intervenu sur ces dossiers, nous avons été les seuls à voter contre.
Valorisation des produits de la chasse : l’expertise est du côté du FN.
Alors que la Fédération Nationale des Chasseurs essaie de relancer la valorisation de la viande de gibier, Guillaume Peltier a réussi en Sologne à reprendre le projet à son compte pour en faire un argument de campagne. Habilement, François Bonneau lui a confié la présidence du Comité de pilotage.
Mais c’est Charles de Gevigney, expert du dossier sur lequel il a déjà travaillé dans d’autres départements, qui est intervenu sur ce dossier, soulignant les écueils qui ont mis en échec les précédentes tentatives. Notre élu a formulé 2 propositions : d’une part, la transformation de la venaison qui doit se faire par l’intermédiaire d’une filière dédiée et d’autre part, la valorisation des produits annexes, dont le cuir, qui peuvent représenter 50% de la valorisation. Or il faut savoir que nous importons une grande partie du cuir de chevreuil de Nouvelle Zélande, pour des produits souvent fabriqués en Italie !
Nous avons voté pour la réalisation de cette étude, mais nous ne sommes pas convaincus qu’elle aboutisse.
Continuité des cours d’eau : attention aux solutions extrêmes !
Concernant l’appel à projet FEDER Bassin de la Loire, nous avons alerté sur une application trop dogmatique des injonctions de Bruxelles : la restauration de la continuité des cours d’eau ne doit pas entraîner la destruction d’ouvrages tels que les seuils des moulins, 2ème patrimoine français après les églises, ou menacer des zones humides par assèchement comme cela pourrait être le cas en Sologne. Michel Chassier a rappelé que l’assèchement des biefs pouvait mettre en péril des zones humides, affaiblir les berges et menacer les fondations des constructions en rive.
L’élu FN a cité le Château de Chenonceau, dont les fondations reposent sur des pieux de chêne, qui pourrait être menacé par la suppression des barrages à aiguilles et risquer de connaître le sort du pont Wilson à Tours. Toujours aucune réaction des élus UDC.
Culture : bien utiliser l’argent public.
Sur ce dossier, c’est Mathilde Paris qui est intervenue pour souligner la trop grande dépendance de nombreuses associations aux subventions, sachant que les contraintes budgétaires ne vont pas aller en se relâchant. Tout en reconnaissant les efforts accomplis par le nouveau directeur du FRAC pour redresser la situation, notre élue a souligné une trop faible fréquentation. Là encore, les élus de l’UDC n’ont rien retrouvé à redire.
Ce ne sont là que quelques exemples.
Au final, nos élus ont voté 47 dossiers, voté contre 5 fois, ils se sont abstenus 11 fois et ont différencié leur vote au sein de délibérations comportant plusieurs sujets par 2 fois. Le groupe UDC a voté 100% des rapports.