Jeanne BEAULIER :
« Ce Pacte comporte à la fois des vœux pieux et des pistes intéressantes que nous partageons notamment lorsqu’il s’agit de construire des formations qui tiennent compte de l’évolution des métiers, des besoins des entreprises et des territoires dans le but de faire reculer le chômage.
En revanche je relève 3 incohérences :
D’abord, la première concerne la proportion de formations qualifiantes et non qualifiantes. Ces dernières seront 2 à 3 fois plus nombreuses, moins coûteuses mais dont le taux de retour à l’emploi se limite à 27% à 6 mois après la formation contre 58% pour les formations qualifiantes » ;
Ensuite, la seconde, concerne les publics visés : les niveaux post-bac d’hier entrent en inadéquation avec les métiers d’avenir comme le numérique, un secteur dont la Région Centre-Val de Loire accuse un retard conséquent ;
Quant à la troisième, elle concerne les métiers en tension : la gouvernance trop complexe mêlant financements, organismes, dispositifs qui se chevauchent et se superposent sont des freins à l’efficacité et à la lisibilité dans le partage des rôles entre l’Etat et les Régions. Leur soumission à l’euromondialisme, génératrice d’une désindustrialisation massive est également une des causes du manque d’appétence des publics moins qualifiés pour ces métiers ;
Enfin, la quatrième est la trop grande place accordée aux formations type « savoirs de base » peu trop performantes pour le retour à l’emploi, à destination principalement des primo-arrivants dont le nombre coïncide avec les ambitions proposées par la Région dans la lutte l’illettrisme et l’analphabétisation.
Faut-il comprendre que ce PACTE régional consiste à former des immigrés clandestins plutôt que des français qui le financent par leurs impôts ? Les 6 millions de chômeurs et 8 millions de pauvres attendront. » Rapport 18.06.04 Pacte Régional sur les Compétences – Jeanne BEAULIER