La session plénière du 22 février risque fort de ressembler à une prolongation de la période des vœux.
Alors qu’il sera question dans le rapport sur la PAC post-2020, sur laquelle la Région ne peut d’ailleurs qu’émettre des souhaits, l’exécutif est obligé de répondre dans l’urgence aux questions d’actualité, sous forme de vœux que le Président propose de partager avec les groupes d’opposition.
Le groupe UDC, sans doute embarrassé par le rapport sur la PAC qui risque de faire éclater les contradictions entre les fédéralistes et les wauqiéristes, nouveaux convertis de l’euro-scepticisme, a choisi de faire diversion en parlant de sujets qui ne sont pas à l’ordre du jour comme la fermeture des classes en milieu rural ou la désertification médicale.
Autrement dit la discussion sur les vœux pourrait durer plus longtemps que l’examen des rapports à l’ordre du jour, ce qui est quelque part un aveu d’impuissance de la Région, car chacun sait que ces vœux relèvent de la communication et demeurent purement symboliques. Le gouvernement va bien entendu s’asseoir dessus, sans parler de Bruxelles.
Au contraire le groupe Front National a bien l’intention de recadrer les débats en mettant les uns et les autres devant leurs responsabilités.
Le rapport sur la PAC et la politique de cohésion post 2020 sera l’occasion de dénoncer les politiques agricoles soutenues par tous les gouvernements depuis des années qui ont conduit à une crise sans précédent dans notre pays où des exploitations disparaissent tous les jours tandis que l’on compte chez les agriculteurs 2 suicides par jour.
Le groupe Front National s’opposera à la solution préconisée par François Bonneau : encore plus d’Europe avec une contribution plus importante des états membres et de nouvelles « ressources propres » c’est-à-dire un impôt européen. Nous demanderons au contraire une « re-nationalisation » des politiques agricoles.
Le Schéma Régional de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation propose des pistes dans un domaine qui reste de la compétence de l’Etat et sur lequel nous ne sommes pas décideurs, qu’il s’agisse des regroupements d’Université, des ouvertures ou fermetures d’enseignement etc…
Sans parler de la suppression par M. Blanquer des filières scientifiques en 1ère et terminale, ce qui va poser un grave problème pour les classes préparatoires et la formation de nos futurs ingénieurs. Il est vrai que M. Macron préfère les financiers.
Au final la Région est principalement appelée à financer les dépenses immobilières et l’accompagnement social (logement, santé) afin de pallier aux défaillances de l’Etat.
Il faut rappeler par ailleurs que ce schéma, comme beaucoup d’autres n’a qu’une valeur indicative.
Enfin la mobilisation pour l’emploi démontre également les limites de l’action régionale sur le niveau de l’emploi, qui dépend d’abord de la conjoncture économique.
Les chiffres présentés sont loin d’être probants et nous aurons l’occasion de revenir sur la typologie des stages proposés dans le cadre du plan « un million de formations », dispositif qui est en train de s’essouffler.
En marge de ce rapport la question de l’apprentissage revient dans l’actualité avec une réforme présentée dans l’urgence et sans concertation, qui risque de se faire en faveur des grands centres et des branches les mieux organisées, mais au détriment des PME, des artisans-commerçants et des territoires ruraux.
Le groupe Front National soutiendra les vœux sur les zones défavorisées et le ferroviaire en y apportant quelques précisions, mais ne souhaite pas s’associer au vœu présenté par François Bonneau sous la pression des écologistes au sujet de Belleville.
Nous avions été les seuls à douter publiquement des engagements de l’Etat au sujet du transfert des TET et du maintien des lignes, les faits prouvent une fois de plus que nous avions raison.
Globalement cette session sera d’ailleurs l’occasion de constater que sur tous les sujets abordés nous sommes les seuls à être constants et cohérents avec de vraies propositions.
Encore une fois nous pourrons renvoyer à leurs contradictions tous ceux qui ont appelé à voter Macron il y a un an et qui refusent toujours d’admettre qu’ils ont fait une erreur.
Télécharger en format imprimable : Conférence de Presse 2018.02.18