Communiqué de Presse du groupe RN Centre-Val de Loire. (16/05/2020)
Au-delà des dossiers habituels de la commission permanente, la question de l’après s’est glissée dans les débats.
Après la crise sanitaire certes, mais sans oublier l’après 2021, car dans moins d’un an se tiendront les élections régionales.
Et on peut deviner où se situe le clivage entre les différentes forces en présence : faut-il moins d’Etat et plus pouvoir pour les Régions ?
D’un côté l’exécutif sortant, qui arrive à se maintenir en dépit d’une majorité affaiblie, a choisi revendiquer toujours plus de compétences au détriment de l’Etat, suivi par une opposition LR-centristes qui fait de la surenchère ; de l’autre le Rassemblement national qui souhaite que les Régions demeurent dans leur périmètre actuel tout en restaurant un Etat stratège.
On le voit avec le GIP santé et l’ambition de recruter 150 médecins salariés. Il a fallu revoir la copie en raison des remarques formulées par les services de l’Etat. Mais qu’importe, le Président veut passer outre pour imposer le fait régional.
Comment cela sera-t-il financé ? On ne le sait pas, on n’a d’ailleurs à ce jour aucune idée de l’enveloppe budgétaire qu’il faudra mobiliser.
Alors qu’on nous annonce 50 millions d’euros de recettes en moins et entre 50 et 60 millions de dépenses supplémentaires, pourquoi se précipiter et présenter ce rapport en procédure d’urgence ?
Le groupe RN a préféré ne pas prendre part au vote, faute de connaître tous les éléments.
L’autre sujet important portait sur les mesures complémentaires dans le cadre de la crise sanitaire.
La Région affiche déjà presque 100 millions d’euros (98,2 exactement) engagés, mais ce chiffre est obtenu en additionnant les aides de l’Etat qui représentent le volume le plus important (60 millions d’euros), des prêts, des subventions, également plusieurs lignes de dépenses qui ne sont pas nouvelles mais simplement maintenues, pour les organismes de formations ou le transport, dépenses qui pourront être ultérieurement révisées.
Mais on voit que toutes les sommes engagées, même si elles ne sont pas négligeables et si nous ne contestons pas leur utilité, restent tout de même modestes comparés au montant des prêts garantis par l’Etat, 1,7 milliards d’euros.
Il est important de le souligner car dans cette période beaucoup de présidents instruisent le procès de l’Etat, alors que ce n’est pas le sujet, il faudrait plutôt faire le procès du gouvernement et du Président de la République.
Certains dans l’opposition font même de la surenchère, sans expliquer comment leurs propositions seraient financées, à l’image du groupe UDC qui proposait de distribuer des chèques-vacances de 500 € à tous ceux qui ont travaillé pendant le confinement.
Au nom de groupe RN, Michel Chassier a mis l’UDC au défi de représenter cette proposition sous forme d’amendement budgétaire lors de la session de juin. Chiche ?
On peut d’ailleurs se demander s’il est préférable de récompenser ceux qui ont eu la chance de pouvoir travailler, ou plutôt, c’est un peu le sens des mesures régionales, soutenir ceux qui sont en difficulté, voire risquent de perdre leur emploi ou leur activité.
Enfin les travailleurs qu’ont « de première ligne » se sont déjà exprimés pour dire qu’ils n’attendaient pas une récompense, ni même seulement des remerciements, mais plutôt une reconnaissance à travers une revalorisation de leurs métiers.