Tribune du Groupe Rassemblement National au conseil régional Centre-Val de Loire.
Cette semaine, une manifestation surprise de la Confédération paysanne à rappelé au grand public, souvent peu informé, mais aussi aux élus, le danger que représente la financiarisation du foncier agricole. En l’occurrence l’achat de 1700 hectares de terres céréalières dans l’Indre par le groupe Hyongang en 2016. Auxquels il faut ajouter 900 hectares achetés cette année dans l’Allier. Une menace évidente pour les agriculteurs français qui ne peuvent pas lutter contre de tels groupes financiers. Dans l’exemple du Berry, ces terres sont rachetées trois fois au prix du cours normal. Ce qui crée une concurrence déloyale vis-à-vis des jeunes agriculteurs qui cherchent à s’installer.
Le problème c’est que depuis la loi d’avenir de 2014 pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, seules les cessions de 100% de parts sociales d’une société agricole doivent être notifiées aux Safer qui peuvent alors exercer leur droit de préemption. Les investisseurs doivent se contenter dans un premier temps de 98% ou 99% pour que l’opération se fasse. Depuis les groupes financiers, en particulier chinois, se sont engouffrés dans la brèche ouverte à dessein pour les favoriser.
A tel point que la Fédération nationale des Safer et deux syndicats agricoles réclament une nouvelle loi sur le foncier agricole afin de mieux protéger nos agriculteurs et notre indépendance alimentaire. Mais la loi actuelle qui favorise les groupes financiers a été signée à l’époque par le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique. Un certain Emmanuel Macron, pour lequel ces mêmes syndicats ont appelé à voter aux mépris des intérêts de leurs propres adhérents.
L’avis des politiques.
Les députés LR remettent en cause la possibilité d’intervention de la Safer et de la profession agricole sur ces opérations. Nous serions curieux d’entendre sur ce sujet la position de Guillaume Peltier qui se pose en défenseur de la ruralité. En ce qui concerne le Rassemblement national, sa position est claire : ce genre de pratique doit être interdit. Ce que rappellent aussi bien notre député Philippe Loiseau à Bruxelles, tout comme notre élu régional Jean-René Coueille à Orléans. Sensibiliser aussi l’opinion publique sur cette question trop peu médiatisée en dépit de son importance est capital.