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Tribune de Michel CHASSIER, Président du Groupe FN au conseil régional Centre-Val de Loire.
Les présidents de Région et les élus attendaient des annonces de la part du Premier ministre à l’occasion du Congrès des Régions de France à Orléans.
A tel point que François Bonneau avait décidé de reporter le débat d’orientations budgétaires, espérant un geste du gouvernement.
De nombreux élus locaux avaient exprimé leur mécontentement face à la baisse des dotations aux collectivités programmée sur la mandature.
Baisse aggravée encore dans la préparation de la loi de finances 2018, avec l’annulation pure et simple de 450 millions d’euros correspondant à un engagement de l’Etat dans le cadre des transferts de compétences de loi NOTRe.
Mais les élus n’ont pas eu vraiment le courage de manifester publiquement leur désaccord, et si Philippe Richert a bien fait part de ses griefs, le porte-parole de M. Macron n’a pas été interrompu une seule fois pendant son discours.
Retenons simplement les points essentiels de cette intervention.
Tout d’abord Edouard Philippe justifie cette rupture contractuelle par la situation des finances de la France, feignant de n’avoir découvert la réalité qu’une fois aux affaires après avoir demandé un audit à la Cour des comptes.
Comme si M. Macron n’avait pas été ministre des finances de François Hollande ! Et s’il disait vrai, que faut-il penser du bataillon de 400 experts qui ont travaillé sur son programme ? On voit bien que cette annonce n’est pas sérieuse, et que le candidat Macron a bien menti aux Français au cours de sa campagne.
Au passage, le Premier ministre a évoqué, sans le dire, un budget 2017 non sincère. Mais que faut-il penser du budget 2018, dont l’équilibre est déjà mis en doute par de nombreux observateurs ?
Le gouvernement ne reviendra donc pas sur sa décision, Bruxelles ne lui permettrait pas.
D’ailleurs, dans la foulée du discours de la Sorbonne, Edouard Philippe s’est fait le chantre d’une Europe fédérale que le petit gouverneur de la France appelle de ses vœux, sans toutefois consulter les Français.
Le Premier ministre a terminé son discours en parlant de concertation, à travers la conférence des territoires, les assises de la mobilité ou encore les états généraux de l’alimentation. Chacun sait pourtant que ces pseudo-consultations font partie des méthodes habituelles pour faire partager des conclusions déjà prêtes avant même le début de ces palabres.
Au final, les élus ont peu réagi à ce discours sans surprise, pourtant qualifié de méprisant par ceux-là même qui l’avait écouté sans broncher.
Mais pouvait-on s’attendre à autre chose, dans la mesure où la totalité de présidents de Région et la plupart des élus présents ont appelé, en connaissance de cause, à voter Macron.
En sortant de cette conférence d’ouverture, nous apprenons dans les couloirs une autre mauvaise nouvelle : l’Etat pourrait remettre en cause l’accord passé avec certaines Régions, dont la nôtre, sur le transfert des TET (trains d’équilibre des territoires). Affaire à suivre.
Réagissant à son tour à l’issue de l’intervention du Premier ministre, François Bonneau annonce que les Régions allaient boycotter la conférence des territoires, qualifiée de « tartufferie ».
Dernier rebondissement : après la démission de Philippe Richert, il devrait se retrouver président apr intérim de l’association Régions de France.
Nous l’encouragerons à faire preuve de la fermeté nécessaire afin que l’Etat revienne vers les Régions avec de véritables propositions.